J’ai fini nuitamment ton dernier ouvrage « Alumni l’ultime vendetta ».
Avant de l’ouvrir, j’ai pu constater à la couverture que l’identité visuelle des éditions AO n’est pas une légende. Jolie photo du passage Mermet. C’est le seul truc qui n’est pas noir dans ton roman.
Tout de suite derrière, monsieur ne se mouche pas du coude et s’offre les services d’un préfacier. Qu’on ne présente plus sur la place littéraire policière lyonnaise ni dans tous les débits de boissons de la ville et ses banlieues. Tout le monde l’aura reconnu, je ne citerai donc pas le nom de Jacques Morize.
C’est une bafouille béante, il faut dire deux mots de l’histoire aux inconscients qui ne t’auraient pas encore lu.
Un personnage fracassé à l’adolescence au premier sens du terme. Une jeunesse entre reconstruction, douleur, humiliation et rejet. Toute une vie à peaufiner une vengeance à la hauteur des atrocités commises par ses bourreaux. L’histoire commence au moment ou ces derniers vont devoir payer la lourde addition.
La suite à l’intérieur.
Mon Riri, j’observe que la vengeance est un thème récurrent, mieux : qui t’obsède. Ici, elle se mange glacée, et restera impunie, puisque conclue par un crime parfait.
Il paraît que ce fameux crime parfait n’existe pas. T’as eu bien raison d’apporter un peu de contradiction à ces sentencieux définitifs, les cuistres.
Et en plus, ton bouquin n’est pas un polar, alors parfait ou non…
Faut dire que ton roman n’est pas tout à fait comme les autres. L’originalité est pathologique chez toi. (Ce diagnostic n’a aucune valeur scientifique est-il besoin de préciser).
Déjà, la narration à la deuxième personne du singulier, fallait oser. Je me suis dit que tu étais gonflé comme un poisson lune et ton éditeur bien permissif. Las, ça fonctionne au poil.
Mais ces mots que t’es manifestement le seul à connaître, on en parle. Je te reconnais le mérite d’exploiter à fond les richesses de la langue française, certes, mais as-tu penser au confort de ton lecteur. Pour celui comme mézigues qui bouquinent au paddock, avoir un roman dans la senestre et le petit Larousse dans la dextre, c’est d’un pratique…
La taille restreinte de ton roman m’a fait sourciller quand j’ai reçu le colis mais l’histoire est complète et fouillée. Je suis pas jaloux (un peu quand même) mais j’aimerais avoir ce talent de concision. Faut dire aussi que tu tailles dans le gras, tu t’embarrasses pas de fioriture. Le remplissage, y’a assez de spécialistes pour ça.
L’intrigue, rien que l’intrigue. Jusqu’à un final explosif, je ne vois pas de terme plus approprié.
Je te félicite pour la précision dans le rendu topographique de la plus belle ville du monde, en n’oubliant pas avec ton second degré coutumier de brocarder ces élus escrolos qui s’évertuent à la défigurer. C’est le seul truc qu’ils réussissent ces tartuffes. J’en rirais volontiers avec toi si ce que ces tarés vont nous laisser en patrimoine et en dettes n’était pas à ce point catastrophique. Tu comprendras que je te rejoins sur l’appréciation des wokistes non binaires déconstruits.
Je vais conclure en te remerciant pour ces belles (mais trop courtes) heures de lecture.
J’attendrai patiemment le suivant en dégustant six yaourts natures, les initiés comprendront.